Actualités

Droit Civil et Commercial – Prêt bancaire – La Cour de cassation affine sa jurisprudence sur l’année lombarde

Publié le : 06/11/2020 06 novembre nov. 11 2020

Depuis quelques années maintenant, de nombreux emprunteurs ont cherché à remettre en cause les intérêts stipulés dans leur contrat de prêt pour y substituer le taux légal en invoquant l’illicéité de la clause lombarde. Peu à peu, la Cour de cassation affine sa jurisprudence.

Qu’est-ce qu’une clause lombarde ? 

La clause lombarde est une pratique bancaire consistant à calculer les intérêts sur des années de 360 jours composées de mois de 30 jours.

Cette solution, qui permet de simplifier le calcul des taux, a fait l’objet de vives critiques car elle est contraire aux dispositions du code de la consommation en matière de calcul du taux effectif global, qui prévoient que ce taux doit être calculé sur la base d’une année réelle, c’est-à-dire d’une année composée de 365 ou 366 jours.

La clause lombarde est-elle abusive ? 

Pendant de nombreuses années, la jurisprudence était plutôt favorable à l’emprunteur, condamnant le recours à l’année de 360 jours dite année lombarde pour le calcul des intérêts conventionnels d’un contrat de prêt. (1ere chambre civile du 19 juin 2013, n° 12-16.651)

De ce fait, en cas de recours à l’année lombarde, la banque dispensatrice de crédit s’exposait à la nullité de cette clause jugée abusive et au risque que le juge y substitue le taux légal impliquant l’obligation de restituer les intérêts déjà perçus.

Ce mouvement jurisprudentiel était ainsi très favorable à l’emprunteur et profitait même à celui qui ne subissait quasiment aucun préjudice de ce mode de calcul. La sanction d’une substitution du taux contractuel par le taux légal pouvait ainsi apparaître comme excessive.

Face à cette situation, la Cour de cassation rééquilibre progressivement sa jurisprudence. Elle impose aux juges de caractériser l’atteinte suffisamment grave aux droits de l’emprunteur au point de créer un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat. (1ere chambre civile du 27 novembre 2019, n° 18-19.097)

Dans un arrêt du 9 septembre dernier, la Cour a confirmé ce rééquilibrage.

Autrement dit, la clause lombarde n’est ni valable ni abusive par principe. La Cour de cassation invite dorénavant à une appréciation au cas par cas.
 
Cet article est paru dans le Probant n°848 du 6 novembre 2020.
Le Probant est une revue hebdomadaire juridique et financière, habilitée à publier des annonces légales et judiciaires dans le département de la Guadeloupe.

Historique

<< < ... 3 4 5 6 7 8 9 ... > >>
Information sur les cookies
Nous avons recours à des cookies techniques pour assurer le bon fonctionnement du site, nous utilisons également des cookies soumis à votre consentement pour collecter des statistiques de visite.
Cliquez ci-dessous sur « ACCEPTER » pour accepter le dépôt de l'ensemble des cookies ou sur « CONFIGURER » pour choisir quels cookies nécessitant votre consentement seront déposés (cookies statistiques), avant de continuer votre visite du site. Plus d'informations
 
ACCEPTER CONFIGURER REFUSER
Gestion des cookies

Les cookies sont des fichiers textes stockés par votre navigateur et utilisés à des fins statistiques ou pour le fonctionnement de certains modules d'identification par exemple.
Ces fichiers ne sont pas dangereux pour votre périphérique et ne sont pas utilisés pour collecter des données personnelles.
Le présent site utilise des cookies d'identification, d'authentification ou de load-balancing ne nécessitant pas de consentement préalable, et des cookies d'analyse de mesure d'audience nécessitant votre consentement en application des textes régissant la protection des données personnelles.
Vous pouvez configurer la mise en place de ces cookies en utilisant les paramètres ci-dessous.
Nous vous informons qu'en cas de blocage de ces cookies certaines fonctionnalités du site peuvent devenir indisponibles.
Google Analytics est un outil de mesure d'audience.
Les cookies déposés par ce service sont utilisés pour recueillir des statistiques de visites anonymes à fin de mesurer, par exemple, le nombre de visistes et de pages vues.
Ces données permettent notamment de suivre la popularité du site, de détecter d'éventuels problèmes de navigation, d'améliorer son ergonomie et donc l'expérience des utilisateurs.